Il y a quatre ans, Tom et Caroline ont délocalisé leur activité « Degroote Bloemen » de la Kloosterstraat in the City à la verdoyante périphérie anversoise, à deux pas du parc Middelheim. Ils étaient depuis longtemps à la recherche d’un plus grand bâtiment pour pouvoir travailler pleinement à leur manière. Leur boutique est tel un atelier ouvert, animé d’une effervescence créative. Prenez garde : leur créativité est contagieuse.
Issu en réalité de la section Électromécanique à la base, Tom Degroote se rend très vite compte que ce choix n’est pas le bon. Une formation à l’école horticole de Melle, conclue par une année en art de l’arrangement floral, le mène à des projets tout autres. Il se voit offrir l’occasion de suivre un stage auprès de Geert Pattyn, puis travaille quatre ans à l’étranger chez des maîtres fleuristes, successivement à Paris chez Christian Tortu, à Amsterdam chez Menno Kroon et à Milan chez Giorgio Armani. C’est d’ailleurs à Milan qu’il participe à la naissance du premier Armani Concept Store, où on lui demande d’exploiter le département Fleurs.
L’accord parfait
En 2002, Tom lance sa première boutique de fleurs dans la Kloosterstraat à Anvers. Entre-temps, il fait également la rencontre de sa femme, Caroline Comyn. Caroline n’a pas d’antécédents dans le métier de fleuriste, mais a étudié l’aménagement intérieur à Londres et a travaillé, entre autres, auprès du décorateur Pieter Porters à Anvers. Son sens de la couleur, des fleurs et de l’intérieur forme le complément idéal aux talents de Tom. Il ne faut donc pas attendre longtemps pour que Caroline se joigne à l’activité. « Nous réalisons toujours les compositions florales à deux. Ce ne serait pas tenable si nous ne le faisions pas ensemble. Nous avons aussi une famille à gérer. Outre l’art floral, nous avons chacun nos propres tâches. Tom s’occupe de l’achat. Il est très doué dans ce domaine. Il achète au feeling. Je m’occupe davantage de l’administration, de la comptabilité, de la communication et des réseaux sociaux. Mais la création proprement dite, nous la faisons ensemble. Nos goûts sont devenus complémentaires au point que les clients ne remarquent plus la différence », affirme Caroline.
« Dans la Kloosterstraat, nous étions limités à la longue, ce qui bloquait notre manière de travailler. C’est très sympa de travailler en ville, car il y règne une dynamique particulière. Mais ici, nous pouvons nous épanouir pleinement. De plus, nous habitons juste à côté, ce qui facilite aussi la combinaison vie professionnelle-vie de famille. » « C’est bien plus commode de travailler ici. Les rolls nous permettent de rentrer et sortir en toute simplicité. L’ambiance est totalement différente. On n’est pas trendy ici, mais ce n’est pas notre intention non plus. Nous continuons à pouvoir faire notre truc à nous », ajoute Tom.
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Structure en béton
Voilà maintenant quatre ans qu’ils travaillent ici. Quatre années qui ont déjà assisté à de nombreux changements. Auparavant, le lieu servait d’espace de travail à un entrepreneur de pompes funèbres. Tom et Caroline ont effeuillé le bâtiment entier et conservé la structure en béton, ce qui confère à l’espace un look industriel. Les lumières, qu’ils veulent encore adapter au fil du temps, sont suspendues à des grilles métalliques. À l’origine situé à l’avant, le comptoir a pris place à l’arrière, au centre de l’atelier. Les clients peuvent ainsi admirer les fleuristes à l’œuvre. Cela fonctionne très bien, estiment Tom et Caroline. Les fenêtres simple vitrage ont toutes été remplacées et une grande baie vitrée donnant sur le jardin s’est également greffée à l’arrière. L’aménagement du jardin avec un étang sera leur projet suivant. La démolition de quelques murs intérieurs a permis la création d’une vue totalement dégagée jusqu’à l’arrière. Dernièrement, on a également renouvelé le mobilier et opté pour une combinaison de murs blancs et de bois de hêtre. « Nous voulions laisser entrer un maximum de lumière. Les murs peints en blanc rendent l’ensemble nettement plus lumineux et plus agréable pour travailler, car nous restons souvent occupés jusque tard le soir », explique Caroline.
À la minute
Chez Degroote Bloemen, vous ne trouverez pas de bouquets ou compositions florales standard, préconçus. « Nous travaillons de façon très personnalisée et tout est créé « à la minute », en fonction des besoins du client. Nous n’aimons pas les constructions complexes ou les petits bricolages de fil métallique et de nœuds. Ce n’est pas notre truc. Nous travaillons de manière assez sobre, sans pour autant bouder la couleur. Le résultat est une méthode de travail personnelle », affirme Caroline.
L’assortiment de fleurs est exposé au centre du magasin. Le choix est lié aux saisons et très personnalisé. « Nous n’avons pas l’offre classique ici, mais achetons vraiment au feeling. Ce qui est proposé à la criée nous inspire à acheter. »
Table de fête type
Une longue feuille de hêtre placée sur des socles fait office de table. Seize personnes peuvent y prendre place. En période de festivités, les petites plantes succulentes disparaissent de l’étagère et des échelles en cuivre, de même que les orchidées sur tige, la verrerie sobre mais élégante et les bougies, pour céder la place à une table à la décoration de fête. Non loin de là se trouve une table ronde à titre d’exemple. Ces dernières années, la part Événementiel a connu une énorme croissance dans leur chiffre d’affaires. Une table type aide à donner une meilleure vision aux clients de la table de fête qu’ils voudraient. La table ronde a été habillée d’une nappe bleu foncé et dressée d’assiettes blanches et de couverts cuivrés. Des perles scintillantes et de grandes fleurs blanches ornent le centre de la table. On retrouve également les mêmes formes sphériques dans l’éclairage surplombant la table, constitué d’une composition de lustres arrondis en différents diamètres, faits de papier de riz blanc. La table est entourée d’un rideau de fils blancs.
Dans une armoire murale en bois patiné sans cloison arrière ou portes vitrées, l’assortiment de pots et verrerie brille de mille feux. Le rideau blanc à l’arrière de l’armoire a une allure ludique et, avec un brin d’imagination, on peut le voir bouger délicatement, caressé d’une brise légère soufflant à travers la pièce. De l’autre côté, mon attention est attirée par une petite table sobre en bois de récupération.
Enfin, j’aimerais encore savoir ce qui les attire autant dans leur métier. «La satisfaction après coup», d’un ton retentissant. «Quand, par après, les gens se réjouissent que notre travail ait constitué une plus-value à leur journée. Il s’en passe dans les coulisses, et les clients doivent nous accorder cette confiance. Mais une fois que le tableau complet est une réussite, la satisfaction est vraiment immense.»