La carrière de Frédéric Dupré a démarré à une vitesse fulgurante. Il travaille dans la floriculture depuis 2002. Auparavant, il était actif dans l’horticulture et principalement dans l’aménagement du paysage, sa première passion. Il a décroché la médaille d’or dès sa première participation à un concours (Meilleur Apprenti de France), alors qu’il était encore aux études. Depuis, comme il se plaît à le dire, il « ne s’est jamais arrêté ».

Frédéric et Fleuramour
« C’est la première fois que je viens à Fleuramour pour travailler. En visite, par contre, je n’ai manqué aucune édition depuis 2002. Quand Regine (Motmans, Artistic director de Fleuramour ndlr.) m’a proposé une visite pour décorer une salle, j’étais ravi. Cela me paraissait tellement incroyable. C’est un événement exceptionnel. Toutes ces personnes du monde entier qui se rendent en Belgique pour assister à cet événement, c’est vraiment une aubaine. Fleuramour est le cœur du monde de la fleur ».
« Le décor que j’ai choisi pour la pièce s’inscrit dans le thème général : les quatre éléments — Eau, Feu, Terre et Air. Je n’ai pas mis en avant un élément particulier. J’ai vraiment utilisé les quatre éléments. J’ai voulu éveiller la curiosité. J’ai aussi voulu passer un message. Je trouve que l’homme méprise de plus en plus ces éléments, alors qu’ils sont indispensables à notre existence. J’ai donc fait passer un message fort pour attirer l’attention sur la nécessité de respecter l’air, de ne pas gaspiller l’eau, etc. Si on continue comme on est parti, tous ces éléments deviendront des curiosités qui s’admireront, comme les dinosaures, dans un musée ».

Frédéric et la nouvelle vague de fleuristes français
« Une nouvelle vague de jeunes fleuristes passionnés est en train de voir le jour. Ce qui est plaisant dans ces jeunes loups, c’est qu’ils sont solidaires. Et ça, j’estime que c’est très important dans notre profession, car on ne peut rien faire tout seul. Une telle vague avait déjà vu le jour à une certaine époque en France, mais elle a disparu ensuite, car cette solidarité entre fleuristes n’existait pas vraiment. Dans la vague actuelle, les jeunes sont également très motivés. Ils sont avides de connaissances, de savoir et d’échange. Ils travaillent ensemble lors de salons et d’expositions. Je pense qu’à l’avenir, cela nous permettra de découvrir de très beaux talents et de très bons fleuristes ».

Frédéric et l’ouverture vers l’international du monde fleuriste français
« Je pense qu’il y a des choses à faire. Le problème, c’est que les fleuristes français sont un peu comme moi, ils sont très mauvais en langues. Il faut vraiment qu’on évolue sur ce point. Les Belges sont polyglottes et de ce fait, ils vont dans le monde entier. Parmi les très bons fleuristes français, il n’y en a qu’un qui sait très bien parler l’anglais. C’est un véritable problème. Il faut qu’on y remédie, car je pense que nous avons beaucoup à donner, mais aussi beaucoup à apprendre de l’étranger. Aujourd’hui, nous sommes fermés sur nous-mêmes. Nous ne nous vendons pas très bien non plus. Je pense que nous avons peur de paraître prétentieux et nous n’osons pas aller vers l’étranger pour échanger. Il y a vraiment quelque chose à faire ».

Frédéric et le style français
« Chaque pays a son propre style et sa propre sensibilité. Les Français réagissent différemment des Belges, des Asiatiques, etc. Les fleuristes français sont très innovateurs sur certaines choses. Je suis convaincu qu’ils ont leur place dans l’art floral mondial.
C’est difficile pour moi d’être objectif. En France, nous travaillons énormément avec la couleur et la géométrie. Nous incluons dans nos montages beaucoup d’architecture et de design, contrairement aux pays asiatiques comme la Chine, par exemple, où les fleuristes se concentrent davantage sur le végétal. On sent vraiment le côté jardin. En Belgique aussi, l’art floral est extrêmement naturel.

Frédéric et l’avenir 
(Il rit). “Je pense que je traverse déjà la crise de la quarantaine alors que je n’ai que 34 ans. Je suis sur le fil du rasoir actuellement. J’ai envie d’autres choses. Je ne veux pas quitter la fleur, mais j’ai vraiment envie de faire quelque chose de différent. Le travail en boutique m’ennuie. Il y a tellement de choses à faire, mais je ne sais pas vraiment quoi. Je suis en pleine réflexion. Alors l’avenir, on verra bien.”

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